Mercredi, mais ça n’était pas le jour…
Ben oui, ça arrive, on en a tous, des jours avec et des jours sans. C’était un sans.
Je rentre donc, fatiguée, lui dit que ma journée a été dure, qu’il ne faut pas me chauffer ce soir, sinon, ça va finir en « boudage ». Il me regarde interrogatif, mais je laisse pisser, pas envie d’expliquer. Manque de bol, il me fait une ou deux remarques désagréables. Je ne dis rien, mon regard devrait suffire. Et puis hop, v’là autre chose et il me chambre, ça y est, y’en a marre, j’y file justement dans la chambre et vais bouder !
Mais le mercredi, c’est aussi le jour où l’on va grimper…
Je le vois arriver dans la chambre, mais j’ai décidé de bouder et je fais pas attention à lui. Il s’approche, je l’ignore. Et puis il commence à me montrer la corde, je ferme les yeux. Non, on n’ira pas grimper ce soir, je l’avais prévenu, il n’avait pas qu’à pas m’embêter !
Ses mains s’approche de mon corps. Moi, je boude, et je n’ai pas l’intention de réagir.
Puis il commence à me déshabiller. Toujours aucune réaction de ma part.
Il me déshabille complètement, je ne bouge pas, s’il croit qu’il va réussir à m’enfiler mon collant de grimpe et mon débardeur, il rêve !
Puis, il prend mes pieds et avec la corde, commence à faire un nœud, délicatement. Je suis étonnée, mais continue ma tête de cochon.
Il fait le tour de mon corps avec la corde, passe des pieds à la tête et inversement, tourne lentement autour de mes épaules, mon ventre, mes reins. J’avoue que ses mains et cette corde qui me caressent commencent à m’émoustiller mais je boude toujours et ne réagis donc pas.
Il continue, il enroule mes mains, mes bras, mes seins, mes hanches, passe entre mes cuisses avec, il faut bien l’avouer, beaucoup de finesse. Je sens l’émoi monter en moi, mais zut, je boude quand même…
Il continue à fait ces tours (il a de la marge, 70m de corde sur mon corps mince, y’a de quoi faire !). Mes sens sont perturbés. Je commence à ne plus savoir quoi faire. Ces mouvements autour de moi et qui me caressent j’aurai envie de lui dire que c’est agréable mais ma tête de bourrique a envie de lui crier d’arrêter, parce que zut, je boude quand même.
Tout se mélange dans mon esprit.
La corde passe et repasse, elle m’enlace… Mon corps est bientôt complètement lié. Je sens mes tétons pointer, c’est indéniable, le désir est en train de monter en moi. Mais je suis censée bouder, pourquoi me fait-il cela ?
Vais-je pouvoir le supporter longtemps ?
Finalement, je craque, j’ouvre les yeux, plusieurs fois, puisque ligotée, je ne peux me les frotter. Et là, je vois Tatsuji mon ami fier de lui, ses yeux bridés qui me sourient, il me baragouine qu’il est content de m’avoir fait découvrir le kinbaku, alias le bondage, une technique venue du japon, comme lui.
Et là, je comprends, je crois que mon homme, encore pas tout à fait francophone a compris « bondage » à la place de « boudage ». Ce dernier s’arrête d’ailleurs net chez moi, pour laisser place à un éclat de rire. Il me regard interrogatif. Je lui explique la différence sémantique.
Un joli quiproquo…une expérience nouvelle pour moi, mais au final, pas si désagréable.