jeudi 27 août 2009

La cordée

Un texte que P.A. et Florence m'ont demandé de lire à leur mariage:

Avant de prendre pied sur un glacier qui permettra d’atteindre un sommet, avant d’entreprendre l’escalade d’une paroi, il y a toujours un arrêt indispensable. C’est le moment de chausser les crampons pour le glacier et de s’encorder, qu’il s’agisse du glacier ou de la paroi.
Je suis donc lié, relié à mon compagnon de cordée ; nous ne sommes plus indépendants, nous dépendons l’un de l’autre ; nous sommes obligés de marcher au même rythme.
Ne suis-je donc plus libre parce que nous avons à marcher ensemble, attentifs l’un à l’autre, nous attendant, nous épaulant, sachant que nous pouvons compter l’un sur l’autre ? Liés pour les passages faciles comme pour ceux qui sont plus difficiles, ayant besoin de l’autre pour les joies à découvrir comme pour les risques à prendre, ai-je l’impression d’avoir perdu ma liberté ?
Je ne suis plus indépendant, mais je suis libre et je peux oser, entreprendre, réussir : je peux vivre pleinement. Savoir que l’on peut compter sur l’autre au long des jours, être celui et celle qui est épaulé et qui épaule, vivre ensemble les moments faciles et ceux qui le sont moins.
Dire oui, se donner parole, se promettre fidélité et confiance, s’engager publiquement à s’épauler, est-ce perdre sa liberté ? ou est-ce trouver la liberté ?

D'après Jacques Doublier

2 commentaires:

  1. et cette cordée va croiser au fil du temps d'autres cordées qui ont aussi des moments difficiles mais aussi des joies si intenses qu'elles fusent et se diffusent permettant de monter toujours plus haut

    chausson aux pommes

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  2. C'est bien écrit et représente bien ce qui est... la vie à deux !
    Avec ses Montagnes à franchir, par -5, sans avoir le matériel nécessaire dans certains cas... C'est une épreuve physique et mentale, mais quand on arrive au sommet, quel joie !

    SoLèNe

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